La mérule, qu’est-ce que c’est ?
La Mérule est un champignon lignivore, c’est-à-dire qui consomme du bois. Elle se compose de deux principaux éléments : le mycélium et le sporophore (ou la partie reproductrice).
Le mycélium prend la forme de filaments cotonneux qui ressemblent à de la ouate. Il a deux particularités. D’une part, il s’attaque au bois de votre maison ou appartement en décomposant la cellulose, et provoque une pourriture cubique. Le bois perd alors toute résistance structurelle. Il devient fragile et cassant. Il faut alors éradiquer la mérule et remplacer les éléments touchés.
D’autre part, il produit des cordons mycéliens appelés hyphes. Les hyphes sont environ milles fois plus petits qu’un millimètre et se développent grâce à l’humidité.
Les hyphes ont aussi la faculté de s’attaquer aux maçonneries de votre logement, notamment par les joints, et de se propager sur toutes les surfaces. La Mérule peut ainsi traverser un mur en béton et, dans le cas de maisons mitoyennes ou copropriétés, contaminer la maison adjacente. Dans ces conditions favorables, elle peut également se propager d’une cave humide jusqu’au grenier.
Où peut-on la trouver ?
Ce champignon détériore toutes les essences de bois. Qu’il s’agisse de feuillus (châtaignier, chêne) ou de résineux (épicéa, mélèze, sapin).
Elle est présente partout. En France, tous les départements ont été touchés. Elle s’attaque aussi bien aux bâtiments anciens que flambants neufs. Des maisons en construction peuvent être attaquées. De même que des biens modernes ayant une ossature en bois. Un même bâtiment peut être touché plusieurs fois. Soit car les travaux d’éradication n’ont pas pu l’anéantir totalement, ou parce que les conditions de sa formation (humidité, chaleur) se sont renouvelées.
Certains pensent que la Mérule est plus fréquente de nos jours que par le passé. En particulier car une meilleure isolation des bâtiments contiendrait la chaleur et l’humidité à l’intérieur. Cela favorise la présence de moisissures sur le bois, de champignons lignivores, et par conséquent …de Mérule. Mais il se pourrait également qu’il s’agisse d’un biais puisque la Mérule est aujourd’hui mieux connue et plus redoutée, et les investigations sont donc plus systématiques.
En général, on trouve dans la nature toutes sortes de champignons capables de dégrader le bois ou de provoquer la pourriture cubique. Ce n’est pas le cas pour la Mérule, pour laquelle une seule observation a été faite, dans l’Himalaya. En général, on la retrouve dans l’environnement bâti.
Les propriétaires d’une maison ou d’un appartement ainsi que les futurs acheteurs doivent déceler les signes précurseurs de la Mérule car elle se propage à très grande vitesse.
10 cm2 d’un sporophore de Mérule envoie 4 à 5 milliards de spores dans l’atmosphère. Lorsque les conditions sont favorables, la Mérule et ses hyphes se développent de plusieurs millimètres par jour. De sorte qu’elle peut envahir un bâtiment entier en l’espace de deux mois.
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Comment la déceler ?
Les propriétaires d’une maison ou d’un appartement, qu’ils désirent vendre leur bien ou non, ainsi que les futurs acheteurs doivent déceler les signes précurseurs de la Mérule car elle se propage à très grande vitesse. 10 cm2 d’un sporophore de Mérule envoie 4 à 5 milliards de spores dans l’atmosphère. Lorsque les conditions sont favorables, la Mérule et ses hyphes se développent de plusieurs millimètres par jour. De sorte qu’elle peut envahir un bâtiment entier en l’espace de deux mois.
De manière générale, les spores de champignons peuvent déclencher des réactions allergiques. Toutefois, ceux de la Mérule ne sont pas les plus allergènes et ce champignon n’est donc pas véritablement dangereux pour la santé.
La Mérule possède une odeur forte et prégnante. Elle ressemble à celle d’un sous-bois, d’une forêt en automne ou encore à une odeur de cave. La présence de ce champignon dans la charpente de votre maison ou appartement va engendrer l’apparition d’insectes xylophages comme le lyctus, la grosse vrillette ou le capricorne des maisons.
Lorsque votre bien immobilier est touché par un dégât des eaux (tels que débordement des eaux souterraines, suintements ou fuites), il est nécessaire de mener des investigations. De même, les futurs acquéreurs s’intéresseront à l’histoire du bâtiment et aux problèmes d’humidité qu’il a pu rencontrer.
Le laboratoire de microbiologie de l’Université de Neuchâtel utilise deux méthodes pour tester les échantillons. Soit il étudie les échantillons au microscope, ce qui nécessite d’avoir des échantillons où le champignon est déjà développé. Étudiée au microscope, la constitution des hyphes permet de différencier la Mérule des autres champignons et en particulier du Coniophore. Soit le laboratoire utilise une méthode de biologie moléculaire. Cette méthode est applicable pour des échantillons qui ne présentent pas de structures nettes. Elle consiste à isoler l’ADN et à l’amplifier afin de déterminer avec précision s’il s’agit de Mérule.
Pour réaliser une analyse, l’échantillon doit contenir du bois attaqué et si possible du champignon. L’échantillon doit être au minimum de 10 cm pour une analyse microscopique et de 5 grammes pour une analyse par biologie moléculaire.
Les futurs acquéreurs doivent prendre ce risque très au sérieux avant d’investir. Acheter un bien immobilier et constater ensuite la présence de champignons lignivores peut s’avérer ruineux. Il faut en effet non seulement payer l’éradication du champignon, ce qui n’est pas chose facile avec un adversaire aussi sournois, mais aussi reconstruire par la suite.
Il en va de même pour des propriétaires qui souhaiteraient vendre leur bien immobilier. Cela pourrait en effet être considéré comme un vice et causer des problèmes conséquents pour les 2 parties.
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Comment la traiter ?
Selon Saskia Bindschedler – Maître assistante au laboratoire de microbiologie de l’Université de Neuchâtel – sur l’ensemble des échantillons de bois reçus pour un dépistage de champignons lignivores, seuls 10% d’entre eux sont positifs à la Mérule pleureuse. 90% des autres échantillons s’avèrent positifs pour d’autres champignons. Comme le Coniophore des caves, un champignon lignivore proche cousin de la Mérule.
Lui aussi se propage dans l’obscurité et à l’humidité. Mais à la différence de sa cousine, il ne peut pas transporter de l’eau par ses filaments mycéliens. Il se développe par fructification et diffuse ses spores. Son mycélium épais, cotonneux et blanchâtre est une bonne indication de sa présence.
Pour prévenir l’apparition de la Mérule, il faut veiller à maintenir un taux d’humidité bas dans votre logement. Une bonne aération peut y contribuer. C’est d’ailleurs valable pour tous les champignons lignivores. Au-delà d’un taux d’humidité de 70% dans un bâtiment ou dans ses murs, les moisissures et les champignons peuvent s’installer. Même si le taux d’humidité redescend par la suite ; une fois la Mérule formée, elle sera toujours présente.
En cas de présence avérée de Mérule, il faut d’abord s’attaquer aux causes (taux d’humidité et hygrométrie trop élevés, bâtiment mal aéré) avant d’éradiquer le champignon.
Pour autant, il ne faut pas paniquer. La Mérule n’est pas si fréquente et vous avez des moyens de vous prémunir. Avant l’acquisition d’un bien immobilier, inspectez soigneusement le sous-sol ou les parties de votre habitation susceptibles d’être exposées à l’humidité. Renseignez-vous sur l’histoire du bâtiment. Y a-t-il eu des problèmes d’humidité dans un passé récent ? Faites-vous confirmer ces éléments par écrit. En cas de doute, investissez la somme modique nécessaire pour une inspection par un professionnel.
Il en va de même pour les propriétaires. Veillez à bien ventiler le sous-sol. Et si le taux d’humidité grimpe anormalement, faites contrôler votre bien.
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